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Maximilien
BERNHARD

Question 1

Ecole enfantine obligatoire et harmonisation des horaires sont des objectifs déclarés du DFJ. Ces orientations répondent à une forte demande sociale, notamment du monde des entreprises, des familles monoparentales ou de celles dans lesquelles les deux parents exercent une activité professionnelle rémunérée. D’autre part, le 75% de la population du canton de Vaud exerce son activité professionnelle hors de son lieu de domicile.

Comment vous situez-vous vis-à-vis de ces approches ? Faut-il notamment aller plus loin, en développant les accueils avant et après le temps scolaire et durant la pause de midi ? Faut-il permettre aux enfants d’être scolarisés, non pas dans un établissement lié au domicile, mais à proximité du lieu de travail des parents ?

Je suis tout à fait favorable à l’harmonisation des horaires scolaires. De plus en plus de familles sont confrontées à un véritable casse-tête, notamment lorsque deux enfants en bas âge terminent leurs cours à des heures différentes. Des structures d’accueil durant la pause de midi voient le jour régulièrement. En revanche, les parents devraient s’efforcer de prendre en charge leur enfant après l’école. L’éducation est avant tout leur affaire. Les récents évènements qui se sont produits à Monthey démontrent une fois de plus qu’une présence parentale à domicile est nécessaire pour un encadrement optimal des enfants. Je suis favorable à octroyer des déductions fiscales aux parents qui décident de réduire leur activité professionnelle pour s’occuper de leurs enfants. Une scolarisation des enfants près du lieu de travail des parents poserait quant à elle des problèmes insolubles en matière d’organisation scolaire.

Question 2

La question de la gestion des différences d’origine sociale entre les enfants fait débat.

Ainsi, par exemple, les élèves doivent souvent effectuer des recherches « à domicile » pour créer ou compléter des dossiers. Or, tous n’ont pas accès aux mêmes sources et ne bénéficient pas du même soutien familial.

L’école doit-elle prendre en compte ces différences d’origine socio-culturelle et, si oui, de quelle manière ? Comment vous situez-vous devant le principe de la discrimination positive qui conduirait l’école à donner plus à ceux qui ont moins reçu de par leur naissance ?

La vocation de l’école est avant tout de transmettre des connaissances aux enfants. Elle ne peut pas se substituer au rôle des parents. Les différences d’origine socioculturelle sont souvent liées à la problématique de l’intégration. Des mesures incitatives telles que l’accueil par les autorités communales, les cours de langue, la participation aux activités des sociétés locales etc. devraient être mises en place pour faciliter l’intégration des familles en provenance d’autres pays. En tant que double national, je suis bien placé pour en parler. Il faut travailler en amont. A partir de là, les recherches à domicile seront hautement facilitées. Je suis défavorable à l’idée de discrimination positive, qui risquerait de déboucher sur des mesures arbitraires et contreproductives. Le principe d’équité de traitement doit prévaloir pour chaque enfant. Il s’agit néanmoins de tenir compte, en fonction des circonstances du cas, des situations particulières que des enfants peuvent avoir vécues.

Question 3

En ce qui concerne le secondaire I et son organisation actuelle, (degrés 7 à 9 de l’école obligatoire), deux conceptions opposent les partis. Certains demandent « la revalorisation de la VSO » et d’autres le rapprochement des filières, voire la filière unique.

Selon les orientations de ce que vous défendez :

Quelles mesures concrètes doit-on mettre en place pour faire en sorte que les élèves de la VSO soient revalorisés ? Quelles mesures devraient accompagner la mise en place d’une seule voie au secondaire I ?

Je suis favorable à une revalorisation de la filière pratique, de manière à ce que les écoliers sortant de l’école obligatoire sachent lire, écrire et compter correctement. Passablement de chefs d’entreprises se plaignent du faible niveau des apprentis qui débutent leur formation professionnelle. Plusieurs d’entre sont de plus en plus réticents à engager des apprentis pour cette raison. L’avenir du tissu industriel de notre pays pourrait être garanti si des mesures de revalorisation de la filière pratique étaient mises en place et que les métiers manuels cessaient une fois pour toute d’être dénigrés. Je suis en revanche sceptique à l’égard d’une seule voie au secondaire I qui ne tiendrait plus compte des différences des enfants dans leurs capacités à apprendre.

Question 4

A l’horizon 2012, selon les orientations et décisions suisses et romandes, l’école vaudoise devra :

  • enseigner deux langues dès la 5ème année
  • « rapatrier » les degrés 5-6 au primaire
  • intégrer dans l’école ordinaire, dès l’école enfantine, beaucoup plus d’élèves qui dépendent actuellement de l’enseignement spécialisé
  • adopter le plan d’étude cadre romand (PECARO)

Quelle est votre position sur ces questions et comment ces chantiers doivent-ils être conduits ? Comment dégager les vraisemblables nouveaux moyens financiers nécessaires à la réussite de ces objectifs ?

Plus les enfants sont jeunes, plus ils ont de la facilité à apprendre des langues. En ce sens, je suis favorable à l’apprentissage de deux langues dès la 3ème année. S’il faut privilégier une des deux langues, c’est l’une des langues nationales qui doit l’être. Le rapatriement des degrés 5-6 au primaire est nécessaire. Ces deux années permettront d’évaluer plus sereinement les élèves et de les diriger dans l’une des 3 voies proposées actuellement dans le secondaire I. A l’époque où j’étais à l’école (années 80), les élèves en difficultés étaient intégrés à l’école ordinaire. Cela permettait aux enfants ayant plus de facilité d’aider leurs camarades et créait une solidarité entre élèves. Je n’ai gardé que des bons souvenirs de ce principe qui devrait à mon sens reprendre place dans l’école. PECARO permettrait aux enfants de retrouver leurs marques lorsqu’ils changent de canton, les parents devant faire preuve de plus en plus de flexibilité professionnelle. Une certaine uniformisation de l’enseignement romand est dès lors souhaitable. Quant au financement, il pourrait se faire par le biais de compensations.

Question 5

Aujourd’hui, les enseignants généralistes (les instituteurs et institutrices) sont formés en 3 ans dans une haute école, consécutivement à l’obtention d’une maturité.

Tant au départ qu’à l’arrivée, leur salaire est le plus bas de Suisse. De plus, leur classification n’a pas été revue depuis 35 ans.

Dès lors, quel devrait être leur salaire de départ ? Et après 10 ans d’activité ? Et au sommet de leur classe ?

La classification salariale des enseignants dépend dans notre canton non seulement de leur fonction, mais également de leur titre. Il est donc délicat de déterminer de manière générale les « perdants » et les « gagnants ». Ceci dit, un effort pourrait être fait en matière salariale, sur la base de la moyenne nationale des salaires des enseignants du primaire.

20 affirmations

Enfiler l’uniforme non
Fêter Noël oui
Interdire le voile islamique plutôt oui
Faire une dictée par jour plutôt non
Apprendre à chanter l’hymne national plutôt oui
Offrir un ordinateur par élève plutôt non
Protéger les locaux par des caméras plutôt non
Interdire aux enseignants de fumer dans la cour plutôt oui
Apprendre à se comporter avec un chien oui
Supprimer l’histoire biblique non
Maintenir les branches manuelles et artisanales oui
Proposer plus de sport plutôt oui
Promouvoir le développement durable oui
Etablir des examens cantonaux annuels plutôt oui
Supprimer l’examen final de certificat non
Abaisser l’âge de la sélection non
Donner plus de liberté aux enseignants plutôt non
Formaliser un entretien d’évaluation des enseignants plutôt oui     
Rétablir l’équilibre entre hommes et femmes chez les enseignants, en particulier du primaire plutôt oui
Remplacer les tableaux noirs (ou blancs) par des tableaux informatiques multi-médias plutôt non

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