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Philippe
LEUBA

Question 1

Ecole enfantine obligatoire et harmonisation des horaires sont des objectifs déclarés du DFJ. Ces orientations répondent à une forte demande sociale, notamment du monde des entreprises, des familles monoparentales ou de celles dans lesquelles les deux parents exercent une activité professionnelle rémunérée. D’autre part, le 75% de la population du canton de Vaud exerce son activité professionnelle hors de son lieu de domicile.

Comment vous situez-vous vis-à-vis de ces approches ? Faut-il notamment aller plus loin, en développant les accueils avant et après le temps scolaire et durant la pause de midi ? Faut-il permettre aux enfants d’être scolarisés, non pas dans un établissement lié au domicile, mais à proximité du lieu de travail des parents ?

Vous mélangez deux notions :

  1. L’enseignement
  2. L’accueil des enfants pour décharger les parents

Le rôle de l’école enfantine est d’abord un rôle d’enseignement. Sur ce point, je considère qu’il est opportun de rendre l’école enfantine obligatoire si on fixe à ce cycle de la scolarité des objectifs au moins en matière de lecture.

Pour ce qui est de d’organiser une prise en charge des enfants qui décharge les parents, je considère que les pouvoirs publics ont un rôle subsidiaire, en collaboration avec les familles et les entreprises. Il ne s’agit pas de donner à l’école enfantine d’abord une fonction de structure d’accueil.

La question de la scolarisation à proximité du lieu de travail des parents est une bonne question. De façon générale, je pense qu’une plus grande liberté devrait être donnée aux parents quant au choix de l’établissement fréquenté par leurs enfants.

Question 2

La question de la gestion des différences d’origine sociale entre les enfants fait débat.

Ainsi, par exemple, les élèves doivent souvent effectuer des recherches « à domicile » pour créer ou compléter des dossiers. Or, tous n’ont pas accès aux mêmes sources et ne bénéficient pas du même soutien familial.

L’école doit-elle prendre en compte ces différences d’origine socio-culturelle et, si oui, de quelle manière ? Comment vous situez-vous devant le principe de la discrimination positive qui conduirait l’école à donner plus à ceux qui ont moins reçu de par leur naissance ?

L’enseignement qui « met l’élève au centre » et lui confie un rôle principal dans la direction de ses apprentissages a pour effet de donner trop d’importance à l’origine sociale et familiale. Il est temps de rendre aux enseignants le rôle de diriger et de structurer les apprentissages, en partant non pas de l’élève, mais de l’enseignement des bases. C’est ainsi que l’on réduit au minimum l’influence négative des différences d’origine socio-culturelle.

Quant à la question de la discrimination positive, elle n’a aucun sens si elle se fonde sur des préjugés quant à l’origine sociale. En revanche, elle a un sens si l’école apporte un appui aux élèves en difficulté, quelle que soit leur origine. Cela suppose qu’on accepte que l’enseignement soit sélectif.

Question 3

En ce qui concerne le secondaire I et son organisation actuelle, (degrés 7 à 9 de l’école obligatoire), deux conceptions opposent les partis. Certains demandent « la revalorisation de la VSO » et d’autres le rapprochement des filières, voire la filière unique.

Selon les orientations de ce que vous défendez :

Quelles mesures concrètes doit-on mettre en place pour faire en sorte que les élèves de la VSO soient revalorisés ? Quelles mesures devraient accompagner la mise en place d’une seule voie au secondaire I ?

Pour revaloriser la VSO, on doit travailler selon deux axes :

  1. Augmenter les exigences : ce n’est certainement pas en abaissant les exigences que l’on revalorisera la VSO ! Pour permettre aux élèves d’atteindre des objectifs plus exigeants, il est temps de rechercher des méthodes pédagogiques efficaces ; elles existent, leur preuve a été faite. Les pédagogies dites « actives » sont inefficaces, et particulièrement avec les élèves en difficulté scolaire.

  2. Poser des exigences sélectives sur des disciplines d’enseignement qui ne sont pas « prégymnasiales » : habileté manuelle, création artistique, sens pratique, etc. Lorsque l’élève pourra être mis en situation d’échec sur des disciplines comme les ACM, on aura revalorisé certaines spécificités de la VSO.

Question 4

A l’horizon 2012, selon les orientations et décisions suisses et romandes, l’école vaudoise devra :

  • enseigner deux langues dès la 5ème année
  • « rapatrier » les degrés 5-6 au primaire
  • intégrer dans l’école ordinaire, dès l’école enfantine, beaucoup plus d’élèves qui dépendent actuellement de l’enseignement spécialisé
  • adopter le plan d’étude cadre romand (PECARO)

Quelle est votre position sur ces questions et comment ces chantiers doivent-ils être conduits ? Comment dégager les vraisemblables nouveaux moyens financiers nécessaires à la réussite de ces objectifs ?

Il ne s’agit que de questions de structures. Or les structures sont sans intérêt si les méthodes pédagogiques sont inefficaces. S’agissant par exemple de l’apprentissage des langues, il peut être facilité si l’apprentissage du français se base sur une grammaire transposable dans une autre langue.

Le plan d’études PECARO est heureusement à l’agonie. Inutile d’en parler. Quant aux moyens financiers, ils doivent être transférés d’activités sans grande valeur pédagogique vers des enseignements efficaces.

Question 5

Aujourd’hui, les enseignants généralistes (les instituteurs et institutrices) sont formés en 3 ans dans une haute école, consécutivement à l’obtention d’une maturité.

Tant au départ qu’à l’arrivée, leur salaire est le plus bas de Suisse. De plus, leur classification n’a pas été revue depuis 35 ans.

Dès lors, quel devrait être leur salaire de départ ? Et après 10 ans d’activité ? Et au sommet de leur classe ?

Je ne suis pas opposé à une réévaluation du salaire des enseignants, mais à une condition : qu’il existe une évaluation systématique de leur travail.

20 affirmations

Enfiler l’uniforme plutôt non
Fêter Noël oui
Interdire le voile islamique oui
Faire une dictée par jour plutôt oui
Apprendre à chanter l’hymne national plutôt oui
Offrir un ordinateur par élève plutôt oui
Protéger les locaux par des caméras plutôt oui
Interdire aux enseignants de fumer dans la cour plutôt oui
Apprendre à se comporter avec un chien plutôt non
Supprimer l’histoire biblique non
Maintenir les branches manuelles et artisanales oui
Proposer plus de sport non
Promouvoir le développement durable plutôt oui
Etablir des examens cantonaux annuels oui
Supprimer l’examen final de certificat non
Abaisser l’âge de la sélection plutôt oui
Donner plus de liberté aux enseignants oui
Formaliser un entretien d’évaluation des enseignants oui     
Rétablir l’équilibre entre hommes et femmes chez les enseignants, en particulier du primaire non
Remplacer les tableaux noirs (ou blancs) par des tableaux informatiques multi-médias plutôt non

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