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Anne-Catherine
LYON

Question 1

Ecole enfantine obligatoire et harmonisation des horaires sont des objectifs déclarés du DFJ. Ces orientations répondent à une forte demande sociale, notamment du monde des entreprises, des familles monoparentales ou de celles dans lesquelles les deux parents exercent une activité professionnelle rémunérée. D’autre part, le 75% de la population du canton de Vaud exerce son activité professionnelle hors de son lieu de domicile.

Comment vous situez-vous vis-à-vis de ces approches ? Faut-il notamment aller plus loin, en développant les accueils avant et après le temps scolaire et durant la pause de midi ? Faut-il permettre aux enfants d’être scolarisés, non pas dans un établissement lié au domicile, mais à proximité du lieu de travail des parents ?

La mise en œuvre de la Loi sur l’accueil de jour des enfants permettra de soutenir les élèves et les familles en développant les offres péri- et para-scolaires. L’harmonisation des horaires et l’ouverture aux projets de journée continue de l’écolier visent également ces mêmes objectifs. La généralisation de l’offre en matière de devoirs surveillés devrait également soutenir les élèves dans leurs apprentissages et permettre une meilleure intégration de chacune et de chacun d’entre eux. Par ailleurs, il conviendra de préciser très clairement les cahiers des charges de chacun-e-s des professionnels autour de l’enfant/élève, selon le principe « à chacun son métier ».

Je ne suis pas favorable à la scolarisation des élèves en fonction du lieu de travail des parents, car cela pourrait constituer un frein à l’insertion sociale des enfants dans leur lieux d’habitation.

Question 2

La question de la gestion des différences d’origine sociale entre les enfants fait débat.

Ainsi, par exemple, les élèves doivent souvent effectuer des recherches « à domicile » pour créer ou compléter des dossiers. Or, tous n’ont pas accès aux mêmes sources et ne bénéficient pas du même soutien familial.

L’école doit-elle prendre en compte ces différences d’origine socio-culturelle et, si oui, de quelle manière ? Comment vous situez-vous devant le principe de la discrimination positive qui conduirait l’école à donner plus à ceux qui ont moins reçu de par leur naissance ?

L’école joue un rôle majeur en matière d’intégration sociale. Elle a pour mission d’élever le niveau général de la formation de chacune et de chacun et de lutter contre les inégalités sociales.

Dans cette perspective, la généralisation de l’offre en matière de devoirs surveillés (mentionnée ci-dessus), de même que le renforcement des appuis, devraient permettre d’accroître l’égalité des chances entre les élèves.

La mise en place de l’enveloppe pédagogique a contribué à réduire progressivement les disparités -non justifiées par des critères objectifs- existant entre les établissements en matière d’allocation des ressources, et à ainsi renforcer l’équité ; par ailleurs, l’autonomie accrue des établissements scolaires devrait permettre à ces derniers de tenir de mieux en mieux compte des caractéristiques locales comme des besoins spécifiques de leur population d’élèves. Cette première phase étant accomplie, il conviendra d’étudier dans un proche avenir la pertinence de développer des indicateurs afin de mieux apprécier les besoins particuliers des établissements scolaires, et d’allouer, le cas échéant, à certains d’entre eux, des moyens complémentaires ; ceci pourrait conduire à l’introduction de nouveaux paramètres dans l’enveloppe pédagogique.

Question 3

En ce qui concerne le secondaire I et son organisation actuelle, (degrés 7 à 9 de l’école obligatoire), deux conceptions opposent les partis. Certains demandent « la revalorisation de la VSO » et d’autres le rapprochement des filières, voire la filière unique.

Selon les orientations de ce que vous défendez :

Quelles mesures concrètes doit-on mettre en place pour faire en sorte que les élèves de la VSO soient revalorisés ? Quelles mesures devraient accompagner la mise en place d’une seule voie au secondaire I ?

Comme je l’ai indiqué à de nombreuses reprises, je suis personnellement en faveur d’une seule voie jusqu’à la fin de l’école obligatoire. Ce débat est à ce point important et complexe qu’il devra faire l’objet d’une vaste discussion préparatoire entre l’ensemble des partenaires concernés. Celle-ci devra établir la faisabilité pédagogique et politique d’un tel projet et, le cas échéant, les modalités de sa mise en oeuvre.

Question 4

A l’horizon 2012, selon les orientations et décisions suisses et romandes, l’école vaudoise devra :

  • enseigner deux langues dès la 5ème année
  • « rapatrier » les degrés 5-6 au primaire
  • intégrer dans l’école ordinaire, dès l’école enfantine, beaucoup plus d’élèves qui dépendent actuellement de l’enseignement spécialisé
  • adopter le plan d’étude cadre romand (PECARO)

Quelle est votre position sur ces questions et comment ces chantiers doivent-ils être conduits ? Comment dégager les vraisemblables nouveaux moyens financiers nécessaires à la réussite de ces objectifs ?

Je suis favorable à l’ensemble de ces quatre chantiers pour les avoir soutenus dans le cadre de la CIIP et de la CDIP. Ils devront être conduits avec l’ensemble des partenaires concernés. S’agissant de la questions de l’enseignement des langues et de celle de la création d’un CYP 3, je suis tout à fait consciente qu’outre les aspects pédagogiques, il faudra également examiner de manière approfondie la questions des enseignant-e-s qui seront actifs dans ces deux domaines. Comme je l’ai déjà indiqué à plusieurs reprises, je suis ouverte à la plurimagistralité. Quant à l’intégration dans l’école obligatoire régulière d’élèves relevant actuellement de l’enseignement spécialisé, elle ne peut être envisageable qu’avec une présence accrue d’enseignant-e-s spécialisé-e-s venant à l’appui de ces élèves et/ou de leurs collègues.

S’agissant de PECARO, il faut relever que les autres cantons élaborent d’ores et déjà un plan d’étude romand (le canton de Vaud est présent dans les groupes de travail à titre d’observateur).

Enfin, il est évident que ces chantiers devront être conduits avec les moyens financiers appropriés.

Question 5

Aujourd’hui, les enseignants généralistes (les instituteurs et institutrices) sont formés en 3 ans dans une haute école, consécutivement à l’obtention d’une maturité.

Tant au départ qu’à l’arrivée, leur salaire est le plus bas de Suisse. De plus, leur classification n’a pas été revue depuis 35 ans.

Dès lors, quel devrait être leur salaire de départ ? Et après 10 ans d’activité ? Et au sommet de leur classe ?

Tout d’abord, il faut relever qu’avec une collocation en classes 15 à 20 (58'000 à 95'000.-, 13ème compris), les maîtres généralistes vaudois sont les plus mal payés de Suisse et souligner que cette situation est inacceptable et ne peut plus durer.

Dans le cadre de DECFO, qui doit entrer en vigueur dès 2008, ces salaires devraient être substantiellement augmentés. De mon point de vue, la collocation des enseignant-e-s généralistes devrait s’approcher de celle actuelle des maîtres semi-généralistes.

Outre DECFO, l’organisation de la formation des enseignant-e-s selon le système de Bologne devrait offrir des perspectives de développement professionnel intéressant ; elle devrait également permettre d’atténuer les disparités existant dans le corps enseignant.

20 affirmations

Enfiler l’uniforme non
Fêter Noël plutôt oui
Interdire le voile islamique non

Faire une dictée par jour

non
Apprendre à chanter l’hymne national plutôt oui

Offrir un ordinateur par élève

non

Protéger les locaux par des caméras

non

Interdire aux enseignants de fumer dans la cour

oui

Apprendre à se comporter avec un chien

plutôt oui

Supprimer l’histoire biblique

plutôt non

Maintenir les branches manuelles et artisanales

oui

Proposer plus de sport

plutôt oui

Promouvoir le développement durable

oui

Etablir des examens cantonaux annuels

non

Supprimer l’examen final de certificat

non

Abaisser l’âge de la sélection

non

Donner plus de liberté aux enseignants

plutôt oui

Formaliser un entretien d’évaluation des enseignants

plutôt non

Rétablir l’équilibre entre hommes et femmes chez les enseignants, en particulier du primaire

oui

Remplacer les tableaux noirs (ou blancs) par des tableaux informatiques multi-médias

plutôt oui

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