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Josef
ZISYADIS

Question 1

Ecole enfantine obligatoire et harmonisation des horaires sont des objectifs déclarés du DFJ. Ces orientations répondent à une forte demande sociale, notamment du monde des entreprises, des familles monoparentales ou de celles dans lesquelles les deux parents exercent une activité professionnelle rémunérée. D’autre part, le 75% de la population du canton de Vaud exerce son activité professionnelle hors de son lieu de domicile.

Comment vous situez-vous vis-à-vis de ces approches ? Faut-il notamment aller plus loin, en développant les accueils avant et après le temps scolaire et durant la pause de midi ? Faut-il permettre aux enfants d’être scolarisés, non pas dans un établissement lié au domicile, mais à proximité du lieu de travail des parents ?

L’école enfantine obligatoire est une bonne chose. Toutefois, l’école enfantine obligatoire ne doit pas devenir un nouvel élément de sélection, mais garder sa qualité d’école initiatrice, ouverte, centrée sur l’éveil.

L’harmonisation  des horaires correspond sans doute à des besoins sociaux. Toutefois il faut évaluer avec précision les besoins et possibilités des élèves et les possibilités d’organisation du travail scolaire. L’harmonisation ne peut être ni le prétexte ni l’occasion d’accroître la charge de travail des enseignants-es.

Question 2

La question de la gestion des différences d’origine sociale entre les enfants fait débat.

Ainsi, par exemple, les élèves doivent souvent effectuer des recherches « à domicile » pour créer ou compléter des dossiers. Or, tous n’ont pas accès aux mêmes sources et ne bénéficient pas du même soutien familial.

L’école doit-elle prendre en compte ces différences d’origine socio-culturelle et, si oui, de quelle manière ? Comment vous situez-vous devant le principe de la discrimination positive qui conduirait l’école à donner plus à ceux qui ont moins reçu de par leur naissance ?

La sélection est un élément lourd de notre système scolaire. L’école se doit de développer des démarches qui permettent de réduire les inégalités sociales face à la culture et au travail scolaire, en construisant systématiquement des discriminations positives envers les élèves socialement défavorisés-es. Il faut donc mettre à disposition l’encadrement et les moyens adéquats pour développer une telle politique.

Question 3

En ce qui concerne le secondaire I et son organisation actuelle, (degrés 7 à 9 de l’école obligatoire), deux conceptions opposent les partis. Certains demandent « la revalorisation de la VSO » et d’autres le rapprochement des filières, voire la filière unique.

Selon les orientations de ce que vous défendez :

Quelles mesures concrètes doit-on mettre en place pour faire en sorte que les élèves de la VSO soient revalorisés ? Quelles mesures devraient accompagner la mise en place d’une seule voie au secondaire I ?

La revalorisation que la droite demande pour la voie VSO consiste essentiellement à accroître les savoirs élémentaires et utilitaires. Cela ne résoudra en rien le problème central de la VSO. Il n’est pas acceptable de proposer moins de savoir aux élèves de VSO. Ils-elles doivent bénéficier du temps et de l’encadrement pédagogique nécessaires pour acquérir des qualifications générales et des savoirs accrus. La VSO souffre d’une véritable disqualification sociale.

A moyen terme il faut tendre à la mise en place d’une filière unique jusqu’à 16 ans puis débattre largement d’une ou deux filières qualifiantes de 16 à 18 ans avec une garantie d’un enseignement équivalent pour deux éventuelles filières pour les grands domaines de la culture générale.

Question 4

A l’horizon 2012, selon les orientations et décisions suisses et romandes, l’école vaudoise devra :

  • enseigner deux langues dès la 5ème année
  • « rapatrier » les degrés 5-6 au primaire
  • intégrer dans l’école ordinaire, dès l’école enfantine, beaucoup plus d’élèves qui dépendent actuellement de l’enseignement spécialisé
  • adopter le plan d’étude cadre romand (PECARO)

Quelle est votre position sur ces questions et comment ces chantiers doivent-ils être conduits ? Comment dégager les vraisemblables nouveaux moyens financiers nécessaires à la réussite de ces objectifs ?

L’enseignement de deux langues dès la 5éme année pourrait être positive mais à condition  que la VSO soit supprimée car aujourd’hui, dès la 7ème année dans cette filière, les élèves n’ont que l’accès à une langue étrangère.

Par ailleurs, l’enseignement de deux langues devrait être le fait d’enseignants-es ayant les mêmes diplômes, des traitements et un horaire de travail (25 périodes) égaux pour tous-tes les enseignants-es concernés-es.

Le rapatriement des degrés 5-6 au primaire relève aujourd’hui d’une claire tentative de péjorer les conditions de travail et de réaliser des économies sur les salaires.

Actuellement la réduction du nombre des classes de développement et de langage ainsi que le manque de places en institutions dégradent gravement les conditions de travail des élèves comme des enseignants-es dans les classes où les élèves ayant des difficultés sont intégrés-es.

L’appui apporté aux enseignants-es dans cette situation est notoirement insuffisant. Ces personnes sont parfois fragilisées. Il faut donc déterminer les moyens indispensables pour réussir cette intégration. Le DFJ doit effectivement les fournir et une évaluation permanente des classes doit être menée avec une intégration effective des enseignants-es concernés-es dans ces démarches.

Un plan d’études harmonisé au niveau romand est sans doute positif. Mais en matière pédagogique, politiques publiques d’austérité  et manque d’ambition pour l’école aidant, nous ne sommes qu’à un pas de l’utilitarisme.

Question 5

Aujourd’hui, les enseignants généralistes (les instituteurs et institutrices) sont formés en 3 ans dans une haute école, consécutivement à l’obtention d’une maturité.

Tant au départ qu’à l’arrivée, leur salaire est le plus bas de Suisse. De plus, leur classification n’a pas été revue depuis 35 ans.

Dès lors, quel devrait être leur salaire de départ ? Et après 10 ans d’activité ? Et au sommet de leur classe ?

Enseignants-es généralistes à former en filière universitaire avec un niveau master. 25 périodes et classification en 24-28 pour tous-tes les enseignants-es jusqu’en 9ème année.

20 affirmations

Enfiler l’uniforme non
Fêter Noël
Interdire le voile islamique non

Faire une dictée par jour

non
Apprendre à chanter l’hymne national non

Offrir un ordinateur par élève

plutôt non

Protéger les locaux par des caméras

non

Interdire aux enseignants de fumer dans la cour

non

Apprendre à se comporter avec un chien

plutôt non

Supprimer l’histoire biblique

oui

Maintenir les branches manuelles et artisanales

oui

Proposer plus de sport

oui

Promouvoir le développement durable

Etablir des examens cantonaux annuels

non

Supprimer l’examen final de certificat

non

Abaisser l’âge de la sélection

non

Donner plus de liberté aux enseignants

oui

Formaliser un entretien d’évaluation des enseignants

non

Rétablir l’équilibre entre hommes et femmes chez les enseignants, en particulier du primaire

oui

Remplacer les tableaux noirs (ou blancs) par des tableaux informatiques multi-médias

non

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